Comment écrire une bonne lettre de motivation : huit conseils pour bien la rédiger

 

Il n’est jamais facile de rédiger une lettre de motivation pour être admis à une formation, dans une université ou dans une classe préparatoire (dans le cadre de Parcoursup par exemple).

Il est tentant d’imiter une lettre type ou d’appliquer des « astuces » infaillibles... Une telle démarche peut bien sûr vite devenir contreproductive. En adaptant des formules stéréotypées ou des conseils systématisés, vous commettrez une double erreur : discréditer votre propos par un style factice et occulter vos atouts véritables.

La bonne méthode consiste, au contraire, à composer votre lettre par vous-même en vous concentrant sur les points essentiels : formuler votre demande, vous présenter, expliquer votre projet à moyen terme et défendre votre candidature avec vos propres mots.

Cela ne s’improvise pas : il faut y consacrer un peu de temps et beaucoup d’attention, en gardant bien en tête des points de repère sûrs.

En voici huit : huit principes essentiels pour bien garder le cap.

 

Par C. R.

Publié le 03/04/2024

1. Écrire soi-même

 

Premier conseil : faites-vous confiance !

 

Le pire serait de vous inspirer d’une lettre toute faite trouvée sur internet après une recherche rapide, en vous contentant de changer quelques mots ou de reformuler des phrases.  Une lettre type – valable pour n’importe qui – ne parviendra pas à s’imprimer dans le cerveau de celui qui la lira. Au mieux, les idées toutes faites le feront sourire par leur caractère stéréotypé ou naïf. Recruteriez-vous quelqu’un qui se bornerait à écrire « Je pense avoir toutes les qualités requises » ?

 

Il vaut mieux, bien sûr, prendre le risque de composer vous-même votre propos et vos phrases. 

 

 

2. Être vrai (et modeste)

 

Deuxième conseil : soyez vrai !

 

Cela, pour deux raisons : par honnêteté mais aussi pour faire bonne impression. Tout comme un bijoutier distingue très vite un métal doré, brillant et léger de l'or massif, un enseignant ou un recruteur qui a l’habitude de lire des lettres de motivation sentira immédiatement que certaines sonnent faux tandis que d’autres sonnent juste. Un mensonge ou une exagération vous disqualifiera en une seconde.

 

Quant aux promesses en l’air et à la vantardise (préconisée par les conseillers en communication d’autrefois), n'en parlons même pas... Sérieusement, choisiriez-vous une personne affirmant avec aplomb : « Ayant toutes les qualités requises, je pense que vous n’aurez qu’à vous féliciter de m’avoir choisi » ? Ne préféreriez-vous pas plutôt opter pour un candidat modeste, pleinement conscient du fait qu’il a tout à apprendre et qui sera donc logiquement beaucoup plus motivé et engagé dans sa formation que celui qui pense déjà tout savoir ?

 

 

3. Chercher la précision

 

Troisième conseil : soyez précis !

 

Il s'agit de préciser le plus simplement possible mais de façon très exacte ce que vous avez fait ou ce que vous n'avez pas fait :

  • pour ne pas donner le sentiment d'avoir quelque chose à cacher,
  • pour vous faire comprendre rapidement,
  • pour montrer que vous savez vous exprimer avec précision et avec clarté.

 

 

4. Rester simple

 

Quatrième conseil : soyez simple !

 

Pourquoi hésiter à employer le terme (verbe, nom, adjectif...) le plus simple pour désigner ce que vous avez en tête ? Un terme plus rare ou plus inhabituel a forcément un sens particulier, qui risque de fausser le propos ou de paraître très étrange parce que mal adapté au contexte. On n’emploie un terme très spécifique que lorsqu’on a un réel besoin de l’employer : quand aucun autre ne pourrait convenir. Le principe du rasoir d'Ockham qui consiste, pour un scientifique, à privilégier la formulation la moins complexe, s'applique aussi aux raisonnements de la vie quotidienne et notamment aux lettres de motivation.

 

 

5. S'individualiser (avec sobriété)

 

Cinquième conseil : existez en tant qu'individu dans votre lettre !

 

N'hésitez pas à laisser percer une part de personnalité (la personnalité, c'est ce qui fait que vous ne vous réduisez pas à une appartenance à des groupes sociaux, quels qu'ils soient) mais en maintenant une grande sobriété. Il n’est bien sûr pas question d’un déballage de votre vie privée : il faut simplement esquisser une personnalité individuelle en deux ou trois traits, en se limitant au strict minimum. L'objectif est de mettre en avant deux ou trois singularités discrètes. Pour choisir lesquelles vous pouvez évoquer, mettez-vous dans la peau de votre interlocuteur : qu'est-ce qui ferait pencher la balance de votre côté si vous étiez à sa place ?

 

 

6. Être rigoureux

 

Sixième conseil : soyez rigoureux sur tous les plans !

 

La rigueur ne se limite pas à l'orthographe, il faut déjà songer à l'objectif de votre texte, à sa structure, à la syntaxe de vos phrases et au choix de vos mots.

 

Choisir vos idées puis les mettre en ordre et, enfin, les rédiger est toujours difficile et périlleux. En corrigeant, en complétant ou en modifiant des morceaux de phrases, vous risquez de générer de nouvelles erreurs. Un accord initialement correct deviendra incorrect après l’ajout d’un terme (exigeant le remplacement d'un singulier par un pluriel, par exemple) ou après le remplacement d’un autre (exigeant cette fois-ci le remplacement d'un féminin par un masculin) ; l’ajout ou la suppression d’une phrase perturbera la progression logique initialement esquissée... Ces phases aventureuses de l'écriture sont donc semées d'embûches ; elles restent pourtant absolument nécessaires – mais pas suffisantes.

 

En un mot, deux ou trois réécritures risquent de donner lieu à un style embrouillé et à des coquilles ; c'est néanmoins – et paradoxalement – en poursuivant encore et encore les relectures et les réécritures que votre lettre de motivation trouvera enfin le style naturel et aisé d'une improvisation convaincante.

 

 

7. Prendre du recul

 

Septième conseil : attendez de pouvoir prendre du recul avant d'envoyer votre lettre !

 

En effet, il faut, autant que possible, parvenir à vous relire avec le regard de quelqu’un d’autre, afin d'imaginer la lecture de votre lettre par votre destinataire.

 

Il est possible de le faire seul, à condition de laisser passer une nuit. Se relire une dernière fois le lendemain de la dernière réécriture permet d’avoir un peu de recul : c’est un peu comme si vous redécouvriez votre lettre avec un œil presque extérieur donc plus critique. Vous percevrez mieux l’effet global de votre lettre ainsi.

 

 

8. Se faire relire par une personne bien choisie

 

Huitième et ultime conseil : faites relire votre lettre de motivation par une autre personne mais choisissez-la bien !

 

Pouvoir bénéficier de l’avis d’une autre personne, c'est l'idéal mais à condition qu’elle respecte bien deux critères précis :

  • qu’elle dispose de compétences langagières et communicationnelles suffisantes (une bonne maîtrise du français écrit et une compréhension assez fine de la situation dans laquelle une lettre de ce type est lue),
  • qu’elle soit capable d'être extrêmement franche avec vous (inutile de vous faire relire par quelqu’un qui n’oserait pas vous dire : « Je suis désolé mais, dans ton intérêt, je préfère te dire franchement que ça ne va pas du tout »).

 

 

 

Si vous considérez que votre projet mérite un petit investissement pour que votre lettre de motivation porte une image de vous juste et valorisante (sans prendre trop de risque mais en mettant judicieusement en lumière tel ou tel atout), vous pouvez bien sûr me contacter. Nous pourrons alors planifier ensemble une séance interactive d’écriture et de relecture.

 

 

 

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