Les sept merveilles du monde antique

 

 

Vingt-quatre versions des sept merveilles du monde antique nous sont parvenues et présentent des différences importantes (tout comme pour les versions de n'importe quel texte ancien, y compris ceux considérés comme sacrés par telle ou telle religion). La liste la plus souvent retenue est celle qui vous est présentée ici.

 

 

Par C. R.

Publié le 20/10/2021

Dernière modification le 01/09/2025

La seule des sept merveilles du monde antique encore visible aujourd'hui :

la pyramide de Khéops à Gizeh en Égypte (au premier plan sur ce timbre

de la Poste égyptienne). © 2022 C. Rubin. Tous droits réservés.

 

 

Les monuments qui constituaient les sept merveilles du monde antique émanaient de quatre civilisations : égyptienne, babylonienne, perse et grecque. Après plus de vingt siècles d’histoire, ces civilisations ne correspondent bien sûr plus aux pays actuels où se trouvent ces monuments : Égypte, Grèce, Turquie et Irak. Par exemple, le phare d’Alexandrie se situait en Égypte mais il a été édifié par la civilisation grecque, tout comme le temple d’Artémis à Éphèse (actuellement en Turquie).

 

Deux de ces monuments sont à l’origine d’un mot en français : le tombeau funéraire monumental du roi Mausole a donné le mot mausolée et l’îlot de Pharos où se trouvait le phare d’Alexandrie a bien sûr donné le mot phare.

 

La liste qui suit est la plus courante. Elle est présentée dans l’ordre chronologique (en sachant que certains de ces monuments sont datés de façon très hypothétique, surtout les deux ou trois premiers).

 

Il faut remarquer que la civilisation romaine a construit ses monuments les plus emblématiques après l’établissement de cette liste. C’est pourquoi elle en est absente, tout comme d'autres civilisations qui n'étaient pas encore connues en Europe, en Afrique du nord et au Moyen-Orient pendant l'antiquité – par exemple les civilisations américaines et extrême-orientales.

 

Bien sûr, c'est la civilisation grecque (rayonnant sur le monde antique avant que les Romains prennent le relais) qui a accordé à ses propres réalisations la part la plus importante (avec quatre monuments grecs parmi les sept choisis).

 

 

Pyramide de Khéops à Gizeh

Époque

XXVII-XXVIe s. avant J.-C.

 

Civilisation

Égypte antique (IVe dynastie de l'Ancien Empire).

 

Pays actuel et ville

Égypte, Gizeh (près du Caire).

 

Caractéristiques et remarques

Le plus haut monument du monde pendant 3700 ans (146 mètres à l'origine).

La seule merveille antique encore visible (grâce notamment à sa conception antisismique).

Une incroyable complexité géométrique et architecturale malgré les apparences.

 

 

Jardins suspendus de Babylone

Époque

Inconnue.

 

Civilisation

Inconnue (une des civilisations de Mésopotamie).

 

Pays actuel et ville

Irak, Site de Babylone (au bord de l’Euphrate) ou de Ninive (au bord du Tigre).

 

Caractéristiques et remarques

Aucun vestige n’a encore jamais été retrouvé pour l’instant.

Ces jardins suspendus étaient peut-être à Ninive plutôt qu'à Babylone.

 

 

Temple d’Artémis (Artémision) à Éphèse

Époque

VIe s. avant J.-C.

 

Civilisation

Grèce antique (période archaïque).

 

Pays actuel et ville

Turquie, Selçuk.

 

Caractéristiques et remarques

Après la version archaïque (édifiée par l’architecte Chersiphron avec son fils Métagénès) du temple d'Artémis (déesse de la chasse des Grecs), il y a eu une version hellénistique (donc un peu moins ancienne).

 

 

Statue chryséléphantine de Zeus Olympien

Époque

Ve s. avant J.-C.

 

Civilisation

Grèce antique (période classique).

 

Pays actuel et ville

Grèce, Olympie.

 

Caractéristiques et remarques

Réalisée avec de l’or et de l’ivoire (ce qui correspond à l’adjectif chryséléphantine) par Phidias, le plus célèbre sculpteur grec, auteur d’une autre statue chryséléphantine célèbre : celle d’Athéna au Parthénon (donc sur l'Acropole à Athènes) ainsi que de la frise du même Parthénon*.

 

* La frise (160 mètres de bas-relief en marbre) qui entourait le Parthénon constitue la plus importante œuvre de l’art grec antique visible aujourd’hui dans les capitales européennes qui se la sont appropriée : si Athènes est parvenue à en conserver un tiers, la moitié a été emportée à Londres. Les autres fragments sont à Paris (au Louvre) et au Vatican.

Cette appropriation par l’État britannique de la plus grande partie de la plus importante œuvre d’art de la Grèce constitue toujours un contentieux majeur entre les deux pays.

Rappelons que ce chef-d’œuvre a été saccagé en 1801 par l’ambassadeur britannique Lord Elgin : il n’a pas hésité à faire couper en deux les plus gros blocs pour en faciliter le transport afin, d’après lui, de « protéger » l’œuvre (qui avait pourtant mieux résisté à des siècles d’Empire ottoman et de guerres qu’à quelques mois de présence britannique). Elle est depuis présentée au British Museum sous l'appellation « Elgin Marbles », dénomination rendant hommage au vandale plutôt qu’à l’artiste.

La version anglaise de Wikipédia précise que ces « Elgin Marbles » sont « also known as the Pantheon Marbles ». Cet emploi du mot « also » ne semble pas être humoristique dans ce contexte impersonnel de l'encyclopédie collective interactive. Il faut en tout cas attendre la fin d’une longue phrase pour voir apparaître le nom du sculpteur Phidias, qui a certainement dirigé la création de ce chef-d'œuvre.

 

Quant à la version en ligne de Chat-GPT (consultée le 23/08/2025), quand on lui pose la question « Que sont les Elgin Marbles », elle ne mentionne même pas le nom de Phidias, ce qui n'a rien d'étonnant puisqu'il ne s'agit que d'un outil synthétisant les réponses les plus fréquentes (sans aucune connaissance, sans aucune mémoire et sans aucune réflexion – malgré l'illusion induite par ce qu'on nomme très improprement intelligence artificielle, qui va certes très loin dans l'imitation de l'intelligence mais qui n'en a pas la nature).

 

 

Mausolée d’Halicarnasse

Époque

IVe s. avant J.-C.

 

Civilisation

Perse (Empire achéménide).

 

Pays actuel et ville

Turquie, Bodrum.

 

Caractéristiques et remarques

Ce tombeau du roi Mausole a été élevé à sa mort par l’architecte grec Pythéos de Priène, à la demande de la sœur et épouse (Artémise II) du roi, d’après la tradition.

 

 

Phare d'Alexandrie

Époque

IIIe s. avant J.-C. 

 

Civilisation

Grèce antique (période hellénistique).

 

Pays actuel et ville

Égypte, Alexandrie (fondée, comme son nom l’indique, par le roi macédonien Alexandre le Grand).

 

Caractéristiques et remarques

Des vestiges de l’immense (135 mètres) tour lumineuse située à l’extrémité de l’îlot de Pharos ont été redécouverts récemment.

L’explorateur berbère Ibn Battûta l’avait admiré et décrit en 1326 mais l’avait retrouvé en ruines en 1349.

 

 

Colosse de Rhodes

Époque

IIIe s. avant J.-C. 

 

Civilisation

Grèce antique (période hellénistique).

 

Pays actuel et ville

Grèce (île de Rhodes), port de Rhodes.

 

Caractéristiques et remarques

La statue d’Hélios (dieu tutélaire de Rhodes et personnification du soleil) mesurait plus de 30 mètres. Cette statue de bronze érigée à l’entrée du port (comme la statue de la Liberté qu’elle a sans doute inspirée à Bartholdi) a été détruite par un tremblement de terre soixante ans après sa construction.

Autre fait tragique : le sculpteur Charès de Lindos ayant demandé à ce que le budget soit doublé quand les Rhodiens ont demandé une statue deux fois plus haute que prévu, il s’est ensuite suicidé de honte en constatant qu’il n’aurait finalement pas les moyens de terminer. Il aurait en réalité fallu multiplier le budget par 8 (autrement dit par 23, vu que la statue se déploie dans trois dimensions).

 

 

 

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